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Les films "Old School"
[ Topic : Critique de BLACK MAGIC (Shaw Bros.) ]
Sujet : Critique de BLACK MAGIC (Shaw Bros.) Date : 10/02/2004, 14H59

Auteur :
David-Olivier
BLACK MAGIC

Année : 1975
Durée : 91 minutes
Genre : exploitation / horreur
Catégorie IIB
Réalisateur : Hoh Mung Wa
Scénariste : Ni Kuang
Interprètes : Ti Lung, Lo Lieh, Lily Li Li-Li, Ku Feng, Tim Lei (Tanny Tien Ni), Lam Wai Tiu, Goo Man Chung, Lee Sau Kei, Yueh Hua, Chan Ping, Norman Chu, Ng Hong Sang, Dana, Lam Fung, Got Dik Wa


Résumé du film :

Une riche jeune femme (Tim Lei / Tanny Tien Ni) se rend chez un sorcier (Ku Feng) pratiquant la magie noire afin qu'il lui concocte une potion destinée à s'attacher les faveurs d'un homme (Ti Lung) qui en aime une autre (Lily Li Li-Li)...


Critique du film :

Black Magic est le quarantième film d'un réalisateur touche-à-tout qui a commencé sa carrière en 1958 par un opéra chinois (An Appointment After Dark) et nous a laissé, au final, quelques classiques dans un genre bien particulier : le bis tendance exploitation ! C'est d'ailleurs avec un remake de ce même Black Magic, Evil Black Magic (!) qu'il achève son parcours cinématographique en 1992. Entre temps, il aura mis en scène les mythiques Monkey Goes West, The Lady Hermit, The Flying Guillotine, Oily Maniac et The Mighty Peking Man. Qu'on aime ou qu'on n'aime pas, Hoh Mung Wa est un des principaux réalisateurs de la Shaw Brothers, pas un "artiste", certes, mais un de ceux aux succès commerciaux assurés et à la production pléthorique !

Soucieux d'aborder tous les genres au sein de leur studio, les frères Shaw décident de produire un nouveau film mêlant fantastique tendance gore à des scènes au contenu sexuel assez explicite. Ils font donc appel au scénariste numéro un, Ni Kuang (180 scénarios entre 1967 et 1983), déjà responsable de The Killer Snakes en 1974, et lui associent Hoh Mung Wa, gage d'un film réalisé dans les temps (très courts !).

Black Magic s'ouvre sur une scène choc : une jeune femme est en train de consulter un sorcier et lui demande de tuer son mari et sa maîtresse. Le sorcier découpe alors un morceau du torse et la tête d'un cadavre, les fait cuire, récite ensuite des incantations, perce des poupées en terre avec de longues épingles tandis que nous voyons le couple qui faisait l'amour souffrir atrocement jusqu'à la mort. L'histoire, tournée à Singapour, commence alors...

La véritable star de Black Magic est sans conteste Ku Feng, savoureux dans son rôle de magicien lubrique et mauvais, tour à tour vêtu du costume traditionnel puis d'un smoking, autant amoureux de l'argent que de sa belle cliente. Cet acteur aux multiples visages, encore actif en 2003 (il joue encore un personnage très inquiétant dans Night Corridor de Julian Lee) et qu'on peut croiser dans plus de 250 films, parmi lesquels bon nombre de productions Shaw Brothers, est un artiste protéiforme. Il endosse chaque fois une nouvelle personnalité avec un égal bonheur : fausse barbe, perruque, déguisements...
Black Magic compte d'autres pointures à son générique, et non des moindres. Ti Lung est un "héros" finalement bien faible et se présente comme la principale victime du récit. Malgré des tenues seventies très colorées (ringardes ?), il n'a que peu d'épaisseur dans ce monde cruel... Lo Lieh reprend sa parure de mauvais garçon et s'en tire à la perfection. Tanny Tien Ni, dans le rôle de la méchante femme, est tout simplement superbe !

Pour ce qui est de l'horreur, le spectateur se doit d'être peu exigeant : les trucages sont ridicules à un ou deux près. Si le pourrissement des corps en accéléré est raté, les vers se mouvant sous la peau d'une victime sont plutôt impressionnants. Quant au combat final sur des échaffaudages, il est à mourir de rire... Mais bon, ces effets spéciaux ont un petit côté féérique !

Comme souvent chez la Shaw Brothers et à la différence de la future Golden Harvest, l'humour (volontaire) est complètement absent du récit : tous les acteurs jouent le plus sérieusement du monde et aucun clin d'oeil n'est fait au spectateur. Le ton est noir, comme la magie.
Et c'est justement la magie noire et ses rituels folkloriques qui sont le sel de l'intrigue : Ku Feng prend ainsi un malin plaisir à traire les jeunes femmes après leur avoir administré une potion pour leur provoquer des montées de lait, il semble aussi beaucoup aimer leur placer une plâtrée de riz sur le sexe afin d'en faire une nourriture destinée à leurs amants, il coupe des doigts ou sa langue, manipule des dents arrachées, utilise des vers à des fins pernicieuses, brûle le menton de cadavre de fillette jusqu'à ce qu'un jus blanchâtre sorte de la bouche... le tout en récitant des incantations arabisantes !

Nous avons droit à quelques scènes dénudées, histoire de pimenter encore un peu le récit. Rien de bien choquant pour autant.
Black Magic ne dépassant que d'une minute l'heure et demie, le spectateur n'a heureusement pas le temps de s'ennuyer. C'est déjà une bonne chose. Pour ce qui est de l'horreur, il devra s'en passer...

Devant le succès du film, la Shaw Brothers produit une suite un an plus tard avec la même équipe moins Ku Feng, intitulée Black Magic, Part II - Revenge Of The Zombies !


David-Olivier Vidouze

© HKCinemagic2





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Sujet : Re : Critique de BLACK MAGIC (Shaw Bros.) Date : 10/02/2004, 19H46

Auteur :
j-l
et qq fotos dont Ku Feng en pleine traite des blanches :

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