Sujet :
Critique de THE BAMBOO HOUSE OF DOLLS (Shaw Bros.)
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Date :
10/02/2004, 15H10
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Auteur :
David-Olivier
| THE BAMBOO HOUSE OF DOLLS
Année : 1973
Durée : 107 minutes.
Genre : exploitation ("Women In Prison" - WIP).
Catégorie III
Réalisateur : Gwai Chi Hung (Kuei Chin-Hung, Kuei Chih-Hung)
Chorégraphe des scènes d'action : Yasuyoshi Shikamura
Interprètes : Lo Lieh, Bik Dai Do Foo (Birte Tove, Bi Di Du Fu), Wong Hap, Lau Wai Yue (Terry Liu), Fan Mei Sheng, Chan Shen, Li Min Lang, Ko Hung, Lee Hoi Suk, Kong Oh Oi, Lau Nga Ying, Niki Wane, Roska Rozen
Résumé du film :
Guerre du Pacifique, Chine occupée par les puissances japonaises. Un groupe de soldats nippons fait un raid sur un hôpital de la Croix-Rouge à la recherche d'un pilote américain. Le personnel et les malades refusant de le livrer, les soldats commencent à exécuter des patients. Au moment où ils tentent d'abattre un enfant, une infirmière occidentale s'interpose tandis que le pilote se rend. Les soldats japonais le tuent et emmènent toutes les femmes dans leur redoutable camp de prisonnières...
Critique du film :
The Bamboo House Of Dolls est le film d'exploitation par excellence dans lequel le réalisateur taquine (flatte ?) les plus bas instincts du spectateur : violence, sexe, revanche et racisme, le tout bien entendu complètement gratuit et en quantités non négligeables. Car qu'est-ce qu'un film d'exploitation sinon un gigantesque défouloir ?
Au cours des années 70, les films de prison de femmes - Women In Prison (WIP) - furent un genre à part entière : The Arena (1973) de Steve Carter et Joe d'Amato (avec Pam Grier), Black Mama, White Mama (1972) d'Eddie Romero (avec Pam Grier et Margaret Markov), The Big Bird Cage (1972) de Jack Hill (avec Pam Grier et Anitra Ford) et l'oeuvre fondatrice Big Doll House (1971) de Jack Hill (avec Judith M. Brown, Roberta Collins et toujours Pam Grier). Budgets étriqués, tournages exotiques (Philippines pour certains), jeunes femmes dénudées, gardiens sadiques, gardiennes homosexuelles, évasions ratées menant aux scènes de torture... tous ces films étaient construits sur les mêmes schémas. The Bamboo House Of Dolls n'échappe donc pas à la règle et apporte même une touche personnelle revancharde : on y dépeint les Japonais comme de lubriques et sadiques démons (le racisme anti-Japonais était encore très en vogue à Hong Kong dans les années 70 - cf. Fist Of Fury de Lo Wei en 1972 !). Ils parsèment le sol de débris de verre et y jettent des femmes nues, ils adorent faire griller des prisonnières sur les barbelés électrifiés du camp, ils enterrent les récalcitrantes jusqu'à la tête et les laissent en plein soleil... de charmants êtres humains !
Que se passe-t-il donc d'autre dans ce camp de "prisonnières" ? Hé bien toutes les jeunes femmes sont habillées avec trois fois rien : de petites robes bleues très courtes prêtes à nous dévoiler, des que leur propriétaire bouge un peu (les bagarres ne sont pas rares !), une petite culotte bleue elle aussi... Pour ceux qui en veulent plus, sachez que les traditionnelles scènes de douches, indissociables des futures catégories 3 qui se respectent, laissent toute leur anatomie visible. Notons au passage que le réalisateur passe beaucoup plus de temps à arpenter les courbes des prisonnières occidentales (toutes blondes ou châtains claires) que celles des asiatiques.
Autre axiome : tout bon camp de prisonnières est dirigé par une équipe d'officiers lubriques qui pioche de temps en temps dans son effectif pour s'offrir de charmantes parties de jambes en l'air. C'est chose faite dans The Bamboo House Of Dolls qui présente, en bonus, une lesbienne japonaise gradée qui tourmente les jeunes femmes sans défenses. En plus de se faire régulièrement lécher les bottes par une aveugle (!), elle aime à se munir d'un godemichet géant pour donner du plaisir à ses "victimes". (Terry Liu goûtait déjà la pratique du fouet dans The Super Inframan !)
Le portrait ne serait pas complet sans les séquences de torture qui parsèment le récit (près de vingt ans à l'avance, on y découvre la technique des jambes cassées chère à Kathy Bates dans Misery !).
Au mileu de tout ce capharnäum, Lo Lieh réussit à tirer son épingle du jeu malgré le côté exploitation / grand guignol de l'ensemble, tout comme Wong Hap qui personnifie avec brio un officier japonais et Terry Liu encore à l'aise dans un rôle de femme dominatrice. Seule l'intrigue amoureuse entre le faux gradé nippon et l'infirmière norvégienne, tellement stupide, vient affaiblir leurs relatives performances.
Les combats ne sont pas très bien chorégraphiés et filmés, les cascades restent peu convaincantes, mais ce n'est pas l'intérêt principal du film. De même pour l'intrigue qui essaye de bâtir un suspense autour de la figure de la traîtresse parmi les évadées... peine perdue, le spectateur n'est pas là pour ça !
Après un Killer Snakes plus qu'honorable, Gwai Chi Hung nous offre un nouvelle pièce maîtresse de l'exploitation à la hongkongaise.
David-Olivier Vidouze
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