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Les films "Old School"
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Sujet : Critique de EXECUTIONERS FROM SHAOLIN (Shaw Bros.) Date : 13/04/2004, 18H59

Auteur :
David-Olivier
EXECUTIONERS FROM SHAOLIN

Année : 1977
Réalisateur : Liu Chia Liang
Chorégraphes des scènes d'action : Liu Chia Liang
Interprètes : Chen Kuan Tai, Lo Lieh, Wong Yu, Lily Li Li-Li, Gordon Liu Chia Hui, Kong Do, Lee Hoi Sang


Résumé du film

Dynastie Quing (Tsing), 1723. Le monastère Shaolin vient d'être détruit, en partie grâce à l'intervention du "moine aux sourcils blancs", Pai Mei (Lo Lieh), qui a défait le prètre Chi San (Lee Hoi Sang) au cours d'un duel à mort. Quelques opposants au pouvoir Mandchou réussissent à s'enfuir du temple en feu, parmi lesquels Hung Sze Kwan (Chen Kuan Tai). Malheureusement, ils laisseront sur leur chemin beaucoup de leurs frères et devront se cacher de ville en ville, sur des bateaux, afin de préparer leur vengeance.


Critique du film :

Executioners From Shaolin est seulement la troisième réalisation de Liu Chia Liang mais on sent déjà poindre l'essentiel de sa thématique et, surtout, sa marque de fabrique dans l'utilisation des combats à des fins dramatiques (et non purement visuelles ou exaltantes).
En effet, et c'est un reproche que beaucoup de spectateurs croyant déceler une baisse de rythme, feront à cette oeuvre, Executioners From Shaolin n'est pas qu'un film d'arts martiaux : une place importante y est faite au drame humain et à l'humour. Les personnages, loin d'être stéréotypés, ont une réelle épaisseur et une vie propre, hors des champs de bataille... A ce titre, les scènes de "chambre" entre Chen Kuan Tai et Lily Li sont très imaginatives et drôles : la belle y use de la technique de la grue (!) pour empêcher son désormais époux de lui écarter les jambes (le propos pourrait être grivois, mais Liu Chia Liang évite les pièges qu'il se tent lui-même !). De même, les relations mère-fils et père-fils entre, d'un côté Wong Yu et, de l'autre, Lily Li ou Chen Kuan Tai, sont très touchantes. Liu Chia Liang transforme ainsi ce qui n'aurait pu être qu'une banale histoire de revanche en un vrai film.
Un autre point fort d'Executioners From Shaolin est le fait qu'il se déroule sur plusieurs années (dix années passent avant la première tentative de vengeance de Hung Sze Kwan et sept avant la seconde). La tradition, dans ce genre de récit, voudrait que ce soit le père, artiste martial émérite, témoin de la destruction du monastère Shaolin et pour la survie duquel beaucoup sont morts, qui terrasse le méchant prètre à la solde des Mandchous. Or, il échoue à plusieurs reprises, dont une première fois assez honteusement...

Liu Chia Liang aime son art et le défend chaque fois qu'il le peut en lui donnant une dimension sipirtuelle et mythique : les disciples de Shaolin ne pourront être vengés que grâce à la naissance d'un nouvel art martial, le hung gar, fusion des techniques maîtrisées d'une part par la mère (la technique de la grue - "crane style") et d'autre part par le père (la technique des griffes du tigre - "tiger claws"), fusion elle-même opérée par un fils aimant.
Dans un premier temps, Chen Kuan Tai refuse à son fils (Wong Yu) la transmission de son art martial. Pour lui, on ne peut mélanger les écoles et son rejeton a été formé, par sa mère, à la technique de la grue. A sa mort, l'enfant devenu grand décide de se prendre en mains et trouve, au fond d'un coffre, le manuel d'instruction de son père (à moitié dévoré par les rats, d'où la nécessité d'inventer en plus de nouvelles figures). Il s'ingéniera donc à combiner techniques de la grue et des griffes du tigre ainsi que des trouvailles martiales de son cru.
Ainsi armé de son nouvel art martial (qui donnera lieu à une école et sera celui pratiqué plus tard par Wong Fei Hung), le fils pourra venger son père et le monastère Shaolin, devant un moine Pai Mei abasourdi...

Outre ces considérations culturelles et philosophiques, que peut-on penser d'Executioners From Shaolin ? Il est certain que ce film ne fait pas partie des chefs-d'oeuvres du cinéma d'arts martiaux, mais il mérite tout de même une belle place dans la filmographie de Liu Chia Liang. Sa construction n'est pas en cause, tout comme le nombre limité de séquences de combats. Le problème vient plutôt de lourdeurs dans le traitement de certaines scènes dramatiques (qui, je le répète, ne posent pas problème de par leur existence intrinsèque !) ou comiques. Mais l'effort de dramatisation est une quasi nouveauté dans le genre et donc à louer.

Les chorégrapies martiales sont une nouvelle fois superbes et, si l'on pourra regretter la courte présence à l'écran de Gordon Liu, Chen Kuan Tai et Lo Lieh admirables.
On notera la présence de quelques "gadgets" amusants : le mannequin sur lequel s'entraîne Hung Sze Kwan, puis son fils, doté de canaux vitaux dans lesquels roulent des billes une fois qu'on lui a tapé sur la tête (et qui sert à tester l'agilité et la rapidité de l'"assaillant"), ou le point de vulnérabilité mouvant de Pai Mei (situé au niveau de son entrejambe ou de son crâne et apparaissant entre 13 et 15 heures !).

Malgré ses défauts, Executioners From Shaolin reste un film à voir pour tout fan d'arts martiaux.

NB : on attribue la création du style "hung gar" à un moine Shaolin de l'école de la "griffe du tigre". Un matin, se promenant dans son jardin, il observe une grue en train de picorer les graines qu'il venait de planter. Il prend alors un bâton et tente de faire déguerpir l'animal. Loin de s'envoler, l'oiseau évite les coups et se fend d'une contre-attaque à l'encontre du moine. Sous les yeux ahuris du maître Shaolin, le bec de la grue devient une formidable arme. A partir de ce jour, il en étudie les mouvements, les imite et crée une nouvelle technique de combat basée sur la fluidité, la grâce et l'attaque acérée d'un bec. Il combine alors ce nouvel art à celui qu'il maîtrise jusqu'alors, la griffe du tigre, pour en créer un troisième.
Au 18ème siècle, le boxer Shaolin Hung Hee Goon développe lui-aussi cette technique et lui donne son nom : le "Hung Gar" (gar signifiant "famille").

David-Olivier Vidouze
© HKCinemagic



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